vendredi 23 août 2013

Qui-suis-je ?


 

Qui-suis-je ?


Je suis un généalogiste amateur.

Après le décès de mon grand-père paternel (1907-1991), à mes 18 ans, j’ai ressenti le besoin d’établir ma généalogie ascendante. Commencée en 1991, par l’envoi de courrier aux mairies, attendant fébrilement les réponses, le démarrage fut difficile. La découverte des archives du Mans, située à l’époque dans une ancienne caserne et des microfilms sur bobines, une aventure mémorable et archaïque, j’étais bloqué pour mon arrière grand-père paternel et ma grand-mère maternelle enfant abandonnée à Paris en 1914, décédée en 1972.

Donc coincé dès le départ sur 50% de mes ancêtres. J’étais si jeune et si désorganisé mais en pouvait-il être autrement ?

J’ai donc appris la patience et l’obstination. Je parviens à débloquer ma branche sur mon patronyme. Seulement j’étais au-delà des 100 ans, les mairies ne répondaient plus aux courriers, et poursuivant mes études supérieures, je ne pouvais me rendre facilement aux archives au Mans. En 1999, mes 4 grands-parents étaient décédés, j’avais le sentiment d’être totalement coupé de mes ancêtres et je restais sans réponse à mes questions, mes oncles et tantes et parents ne s’intéressaient pas à ce passé.

J’étudiais à fond les maigres courriers et documents photocopiés issu des bobines du Mans que je possédais. J’établissais mes listes, mes projets, mes hypothèses, bref j’étais surtout bloqué partout. Un apprentissage de la généalogie à la dure et à l’ancienne.

Mais une passion ne s’éteint pas, elle se nourrit avec le temps…, car au-delà de la question « Qui-suis-je ? » je voulais savoir « d’où je venais ? » « Quelle était notre histoire familiale ». 

En 2003, les Archives de la Mayenne sont numérisées et misent en ligne, une révolution à l’époque qui se poursuit encore aujourd’hui. En juin 2005, les archives de la Sarthe mettaient en ligne, l’intégralité des actes civils jusqu’en 1850.

Cela allait se traduire aussi par une révolution dans ma généalogie, je prends un abonnement à Généanet et je reprends mes recherches. Alors je plonge dans une boulimie de généalogie, d’une généalogie ascendante, je passe à une généalogie agnatique qui devient une étude de recensement sur mon patronyme dans un secteur géographique donné : Aux alentours de la Flèche-Crosmières- Durtal. Puis à partir de mon sosa le plus élevé sur mon patronyme, je pratique une généalogie descendante patronymique, à la recherche sans doute de cousins au XXIe siècle.

Dans le même temps, j’intègre dans mon arbre, à la fois à l’aide de Généanet (le copiage avec vérifications des données) et la lecture des actes, beaucoup de mariage des branches collatérales de mon arbre sur une période de 40 ans dans un même village.

Ainsi commence à se dessiner une triple structure dans mon arbre en ligne.

Axe 1 : Mon arbre ascendant, mon arbre descendant patronymique
Axe 2 : L’étude de mon patronyme sur quelques communes limitrophes ( sans lien de famille avec moi)
Axe 3 : Les mariages collatéraux sur la commune de Crosmières (Sarthe)
Je travaillais les 3 axes en même temps, chacun axe nourrissant, complétant, éclairant l’autre axe.
A force, je regarde tous ces parcours qui se croisent et se recroisent, je commence à comprendre qui sont les parrains-marraines et autres témoins aux mariages, les alliances des familles et les cousinages entre-elles, sur la commune de Crosmières sur la période 1680-1720. Et mon patronyme de 1650 à 1914 sur Crosmières.
J’apprends énormément de technique et de savoir faire, lors de ces recherches, je reprends apaisé ma généalogie ascendante sur les autres branches.
Alors je pouvais répondre enfin à cette question « d’où venait ma famille »  et notre histoire familiale de 1590 à 2013. Acceptant enfin cette part d’inconnue sur les ancêtres de ma grand-mère maternelle.
Etant devenu le dépositaire de la mémoire ancienne de ma famille paternelle, celle-ci m’avait donné des papiers de famille, des photographies anciennes, des médailles militaires, un diplôme à la mémoire d’un soldat mort durant la grande guerre et autres documents que gardait précieusement mon grand-père paternel. Et une recherche généalogique sur le patronyme de la mère de mon grand-père paternel.
 
J’étais enfin préparé et documenté pour étudier, décoder, identifier ses documents… Je comprenais aussi que notre mémoire historique familiale n’était pas perdue, elle était simplement morcelée, éparpillée entre les différents membres de la famille. Chacun avait mémorisé, un fait, une anecdote que mon grand-père paternel leur avait transmit.

En fait, je découvrais que dans l’éducation reçue par mon père depuis son jeune âge, mon grand-père avait transmit oralement, une grande partie des lieux, des monuments en rapport avec notre mémoire familiale, mais à 10 ans, mon père ne pouvait en saisir l’importance… je le vois bien aujourd’hui avec mes enfants. Mon père fut de nombreuses fois, voir à chaque fois, la Clé, pour débloquer la généalogie agnatique mais il ne connaissait pas l’importance et la qualité des informations transmises par mon grand-père, son père…

 

Ainsi mon père est le dépositaire de la mémoire historique de la famille sans le savoir lui-même. Tout s’éclairait, ce besoin de connaître mes ancêtres, notre histoire, l’imprécision des réponses, le sentiment d’une histoire familiale qui disparaissait. En fait, non, elle était simplement enfouit et non encore transmise dans la mémoire de mon père. Je pouvais enfin sereinement la recevoir et la transmettre (de façon documentée) aux générations suivantes… Ma conscience sur la mémoire de la famille et sa transmission s’était réveillée beaucoup trop tôt et celle de mon père avait tardé à venir 

Dans le prochain article, j’aborderais le thème de la guerre de 1870… et les liens avec ma famille et donc le choix de ce thème pour ce blog.

4 commentaires:

  1. Bonjour Frédéric
    Bravo de vous être lancé, c'est toujours une aventure un peu éprouvante de tenir un blog et d'accepter les commentaires sur ce qu'on écrit et ce qu'on cherche; Se livrer n'est pas simple, mais en généalogie c'est l'échange sain et convivial qui prévaut :)
    Votre expérience avec votre père qui avait des souvenirs sans savoir leur importance dans l'histoire familiale, je le vis aussi avec ma mère, de qui peu à peu j'apprends des liens, des souvenirs, qui me permettent d'avancer, et avec mon mari qui se souvient quand je débloque un document ou un fait d'avoir entendu parler de ca quand il était enfant . Tenir un blog qui permet de transmettre ces petits instants de vie à d'autres dans la famille, c'est une expérience qui vous deviendra précieuse.
    Cordialement
    Brigitte

    RépondreSupprimer
  2. Merci Brigitte pour vos encouragements. Je reconnais que vous m'avez donné le courage de me lancer.
    Tenir ce blog sera une autre histoire...
    Cordialement
    Frédéric

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour et bienvenue dans le monde des blogs de généalogie !
    Votre réflexion au sujet de la mémoire familiale est très intéressante. J'ai pu faire des constats similaires dans ma famille : les recherches ravivent des souvenirs que l'on pensait sans importance.
    J'ai hâte de lire la suite de vos articles, notamment sur la Guerre de 1870, qui est une période qui me touche beaucoup (et a touché quelques uns de mes ancêtres).
    A bientôt,
    Elise

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour votre acceuil. Oui, la guerre de 1870, surtout l'armée de la Loire sera l'objet de mon étude généalogique. Cela fera l'objet de plusieurs articles. et l'occasion d'échanger sur un thème assez difficile à traiter.
      Cordialement
      Frédéric

      Supprimer