Qui-suis-je ?
Je suis un
généalogiste amateur.
Après le décès
de mon grand-père paternel (1907-1991), à mes 18 ans, j’ai ressenti le besoin
d’établir ma généalogie ascendante. Commencée en 1991, par l’envoi de courrier
aux mairies, attendant fébrilement les réponses, le démarrage fut difficile. La
découverte des archives du Mans, située à l’époque dans une ancienne caserne et
des microfilms sur bobines, une aventure mémorable et archaïque, j’étais bloqué
pour mon arrière grand-père paternel et ma grand-mère maternelle enfant
abandonnée à Paris en 1914, décédée en 1972.
Donc coincé dès
le départ sur 50% de mes ancêtres. J’étais si jeune et si désorganisé mais en
pouvait-il être autrement ?
J’ai donc appris
la patience et l’obstination. Je parviens à débloquer ma branche sur mon
patronyme. Seulement j’étais au-delà des 100 ans, les mairies ne répondaient
plus aux courriers, et poursuivant mes études supérieures, je ne pouvais me
rendre facilement aux archives au Mans. En 1999, mes 4 grands-parents étaient
décédés, j’avais le sentiment d’être totalement coupé de mes ancêtres et je
restais sans réponse à mes questions, mes oncles et tantes et parents ne
s’intéressaient pas à ce passé.
J’étudiais à
fond les maigres courriers et documents photocopiés issu des bobines du Mans que
je possédais. J’établissais mes listes, mes projets, mes hypothèses, bref
j’étais surtout bloqué partout. Un apprentissage de la généalogie à la dure et
à l’ancienne.
Mais une passion
ne s’éteint pas, elle se nourrit avec le temps…, car au-delà de la question
« Qui-suis-je ? » je voulais savoir « d’où je venais ? »
« Quelle était notre histoire familiale ».
En 2003, les
Archives de la Mayenne sont numérisées et misent en ligne, une révolution à
l’époque qui se poursuit encore aujourd’hui. En juin 2005, les archives de la
Sarthe mettaient en ligne, l’intégralité des actes civils jusqu’en 1850.
Cela allait se
traduire aussi par une révolution dans ma généalogie, je prends un abonnement à
Généanet et je reprends mes recherches. Alors je plonge dans une boulimie de
généalogie, d’une généalogie ascendante, je passe à une généalogie agnatique
qui devient une étude de recensement sur mon patronyme dans un secteur
géographique donné : Aux alentours de la Flèche-Crosmières- Durtal. Puis à
partir de mon sosa le plus élevé sur mon patronyme, je pratique une généalogie
descendante patronymique, à la recherche sans doute de cousins au XXIe siècle.
Dans le même
temps, j’intègre dans mon arbre, à la fois à l’aide de Généanet (le copiage
avec vérifications des données) et la lecture des actes, beaucoup de mariage
des branches collatérales de mon arbre sur une période de 40 ans dans un même
village.
Ainsi commence à
se dessiner une triple structure dans mon arbre en ligne.
Axe 1 : Mon arbre ascendant, mon arbre descendant
patronymique
Axe 2 : L’étude de mon patronyme sur quelques
communes limitrophes ( sans lien de famille avec moi)
Axe 3 : Les mariages collatéraux sur la commune de
Crosmières (Sarthe)
Je travaillais
les 3 axes en même temps, chacun axe nourrissant, complétant, éclairant l’autre
axe.
A force, je
regarde tous ces parcours qui se croisent et se recroisent, je commence à
comprendre qui sont les parrains-marraines et autres témoins aux mariages, les
alliances des familles et les cousinages entre-elles, sur la commune de
Crosmières sur la période 1680-1720. Et mon patronyme de 1650 à 1914 sur
Crosmières.
J’apprends
énormément de technique et de savoir faire, lors de ces recherches, je reprends
apaisé ma généalogie ascendante sur les autres branches.
Alors je
pouvais répondre enfin à cette question « d’où venait ma famille » et notre histoire familiale de 1590 à 2013.
Acceptant enfin cette part d’inconnue sur les ancêtres de ma grand-mère
maternelle.
Etant devenu le dépositaire de la mémoire ancienne de
ma famille paternelle, celle-ci m’avait donné des papiers de famille, des
photographies anciennes, des médailles militaires, un diplôme à la mémoire d’un
soldat mort durant la grande guerre et autres documents que gardait
précieusement mon grand-père paternel. Et une recherche généalogique sur le
patronyme de la mère de mon grand-père paternel.
J’étais enfin préparé et documenté pour étudier,
décoder, identifier ses documents… Je comprenais aussi que notre mémoire historique
familiale n’était pas perdue, elle était simplement morcelée, éparpillée entre
les différents membres de la famille. Chacun avait mémorisé, un fait, une
anecdote que mon grand-père paternel leur avait transmit.
En fait, je découvrais que dans l’éducation reçue par
mon père depuis son jeune âge, mon grand-père avait transmit oralement, une
grande partie des lieux, des monuments en rapport avec notre mémoire familiale,
mais à 10 ans, mon père ne pouvait en saisir l’importance… je le vois bien
aujourd’hui avec mes enfants. Mon père fut de nombreuses fois, voir à chaque
fois, la Clé, pour débloquer la généalogie agnatique mais il ne connaissait pas
l’importance et la qualité des informations transmises par mon grand-père, son
père…
Ainsi mon père est le dépositaire de la mémoire
historique de la famille sans le savoir lui-même. Tout s’éclairait, ce besoin
de connaître mes ancêtres, notre histoire, l’imprécision des réponses, le
sentiment d’une histoire familiale qui disparaissait. En fait, non, elle était
simplement enfouit et non encore transmise dans la mémoire de mon père. Je pouvais
enfin sereinement la recevoir et la transmettre (de façon documentée) aux
générations suivantes… Ma conscience sur
la mémoire de la famille et sa transmission s’était réveillée beaucoup trop tôt
et celle de mon père avait tardé à venir…
Dans le prochain article, j’aborderais le thème de la
guerre de 1870… et les liens avec ma famille et donc le choix de ce thème pour
ce blog.
Bonjour Frédéric
RépondreSupprimerBravo de vous être lancé, c'est toujours une aventure un peu éprouvante de tenir un blog et d'accepter les commentaires sur ce qu'on écrit et ce qu'on cherche; Se livrer n'est pas simple, mais en généalogie c'est l'échange sain et convivial qui prévaut :)
Votre expérience avec votre père qui avait des souvenirs sans savoir leur importance dans l'histoire familiale, je le vis aussi avec ma mère, de qui peu à peu j'apprends des liens, des souvenirs, qui me permettent d'avancer, et avec mon mari qui se souvient quand je débloque un document ou un fait d'avoir entendu parler de ca quand il était enfant . Tenir un blog qui permet de transmettre ces petits instants de vie à d'autres dans la famille, c'est une expérience qui vous deviendra précieuse.
Cordialement
Brigitte
Merci Brigitte pour vos encouragements. Je reconnais que vous m'avez donné le courage de me lancer.
RépondreSupprimerTenir ce blog sera une autre histoire...
Cordialement
Frédéric
Bonjour et bienvenue dans le monde des blogs de généalogie !
RépondreSupprimerVotre réflexion au sujet de la mémoire familiale est très intéressante. J'ai pu faire des constats similaires dans ma famille : les recherches ravivent des souvenirs que l'on pensait sans importance.
J'ai hâte de lire la suite de vos articles, notamment sur la Guerre de 1870, qui est une période qui me touche beaucoup (et a touché quelques uns de mes ancêtres).
A bientôt,
Elise
Merci pour votre acceuil. Oui, la guerre de 1870, surtout l'armée de la Loire sera l'objet de mon étude généalogique. Cela fera l'objet de plusieurs articles. et l'occasion d'échanger sur un thème assez difficile à traiter.
SupprimerCordialement
Frédéric